D’un versant à l’autre

Synopsis

La guerre d’Espagne touche à sa fin. André et Mathilde arrivent en France enfants, marqués par la guerre et de l’exode. L’exil culturel, les séparations familiales et les mauvaises conditions de vie laissent des traces indélébiles chez eux. L’école les prend en main rapidement. Pour Mathilde son intégration commence là ; pour André l’humiliation continue là aussi. Dans les deux cas, l’acquisition d’une véritable identité culturelle est l’élément fondamental sur lequel repose toute leur vie en France. Ils auraient pu disparaître sous le poids de la perte de repères identitaires, des traumatismes de la guerre… Mais aujourd’hui ils forment un couple plein de vie.

André découvre le flamenco en France et il retrouve alors une fierté d’espagnol. Le flamenco s’accroche à sa vie car il exprime toutes les souffrances de sa mère ainsi que les siennes. La découverte de Goya est également le fait du hasard pour tous les deux. Ses oeuvres sont chargées d’une sensibilité sur laquelle ils peuvent mettre des couleurs, des formes et une gestuelle qui rappelle ce qu’ils ont vécu en Espagne. Leurs propres histoires croisent des modes d’expression artistique qui se mettent à fonctionner comme des miroirs. Ces miroirs leur disent d’où ils viennent, les soutiennent. L’autre référent qui marque toute la migration espagnole issue de la fin des années 30, c’est la République Espagnole. Ils se sont tous donnés un seul but : le retour en Espagne avec la proclamation de la République. Mais avec le temps, le but unique s’est transformé en un rêve pour devenir la grande histoire de leur vie.

Mais le retour n’aura jamais lieu. Ils s’en rendront compte, lorsque leurs enfants grandissent et leur disent que leurs vies sont en France. Les enfants d’André et de Mathilde sont là pour témoigner que tout ce travail s’est réalisé petit à petit, au fil du temps, pas toujours facilement mais inexorablement. Ils en sont eux-mêmes la résultante.